
Ne vous méprenez pas : si, quand quelqu’un vous dit quelque chose, ça vous « pique », autrement dit, cela vient vous irriter, vexer, braquer, contrarier, c’est très probablement parce qu’il y a un enseignement à retirer, une part de vous que l’on vous invite à observer attentivement. L’occasion vous est donnée de travailler honnêtement sur vous-même (l’un des 5 principes du Reiki d’ailleurs). Alors vous pouvez dire merci plutôt que d’en vouloir à l’autre, puis tourner votre regard vers vous-même : Pourquoi cela me touche-t-il ? Qu’est-ce que cela a réveillé en moi ? Qu’ai-je appris sur moi à travers la situation et ma réaction ? et comment désamorcer cela et m’apaiser ?
J’explore de plus en plus ces moments où je sens que je sors mes défenses. Faire un pas en arrière, s’observer soi-même, identifier la part blessée que l’autre est venu mettre en lumière, consciemment ou inconsciemment… Même si c’est dans l’introspection que l’on trouve nos réponses (et nous verrons dans le prochain épisode cette idée que nous seuls avons les réponses au fonds de nous), c’est bien dans la relation que l’on grandit, puisque justement la relation met en interaction deux êtres qui ont chacun leur vérité, leur personnalité, leur vécu, leurs failles.
« Une relation est un miroir dans lequel vous pouvez vous découvrir »
(Jiddu Krishnamurti Le sens du bonheur, 2006)
Il m’est souvent arrivé d’être agacée par des personnes autour de moi qui osaient se montrer, qui prenaient beaucoup de place dans les échanges, dans les soirées ou même au travail, autrement dit en contexte relationnel… L’exact opposé de ce que j’ai toujours été. Et dans ces moments-là, aujourd’hui encore, j’ai tendance à me mettre en retrait encore plus et à m’effacer. Est-ce la juste attitude à adopter ? Peu à peu, j’ai compris que ce miroir était peut-être là pour me montrer à quel point je ne parvenais pas à m’affirmer, assumer qui je suis et tout simplement oser être et prendre ma place… Vous voyez un peu le genre d’enjeu ? Et je vous assure que dès que vous parvenez à aborder ces situations-là sous l’angle de : qu’est ce que cela vient mettre en lumière parmi mes parts blessées ? Et bien, en reprenant votre responsabilité sur ce que vous vivez, en arrêtant de rejeter la faute sur l’autre, autrement dit, en travaillant honnêtement sur vous-même, vous pouvez avancer sur votre chemin, comprendre, et par la suite intégrer l’enseignement sous-jacent pour plus de sérénité et d’authenticité…
C’est ainsi que l’on comprend bien mieux l’un des cinq accords toltèques qui dit :
« quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle… »
Et l’on peut évidemment étendre cette réflexion à tout type de relation, qu’elle soit familiale, professionnelle, amicale voire amoureuse, pour en faire des relations conscientes, animées par la pleine présence, où chacun travaille à être pleinement soi, à exprimer sa vérité à l’autre (c’est l’engagement envers soi), mais aussi à entendre celle de l’autre pour que chacun puisse se sentir libre et écouté. Et si vous avez à vos cotés quelqu’un avec qui vous parvenez à mettre en place une relation consciente, alors gardez à l’esprit que cela est précieux, et essayez de préserver cela, car je le rappelle, les relations nous font grandir, et croiser le chemin de personnes qui sont ouvertes à cette expérimentation pas toujours confortable j’en conviens (puisque nous mettant devant l’autre face à nos zones d’ombre) est un cadeau de la vie … Cela reviendrait par exemple à exposer tout d’abord ce que vous avez ressenti, quand il ou elle a dit ce qui vous a blessé, piqué, et voir seul ou avec l’autre, ce que c’est venu chercher, plutôt que de le ou la blâmer en guise de riposte. La communication non violente peut constituer un outil très utile pour installer de tels rapports humains. Ainsi, plutôt que de garder pour vous ce qui vous a contrarié, accumuler les non-dits et ainsi réunir toutes les conditions pour que la cocotte explose ultérieurement sans que l’autre ne n’y attende, pourquoi ne pas choisir – si la relation n’est pas toxique évidemment – de grandir avec l’autre, dans la communication transparente et l’écoute bienveillante ? Sacré challenge me direz-vous, mais quitte à être étiquetée d’utopiste, j’ai envie de croire que cela est possible.
En espérant que cette réflexion (sans mauvais jeu de mot…) contribuera à vous apaiser dans vos relations, à désamorcer des situations tendues, et surtout, oui surtout, à en connaître davantage sur vous-même, et vous guider encore un peu plus sur votre chemin de conscience.
« On ne peut pas changer les gens tu sais. On peut juste leur montrer un chemin, puis leur donner envie de l’emprunter. »
(Laurent Gounelle, Dieu voyage toujours incognito, 2010)
Références :
Laurent Gounelle, 2010. Les dieux voyagent toujours incognito, Edition Anne Carriere, 424 p.
Miguel Ruiz, 1997. Les quatre accords toltèques : la voie de la liberté personnelle, Editions Jouvence, Poches Jouvence.
Miguel Ruiz, José Ruiz, 2010. Le 5ème accord toltèque, la voie de la maitrise de soi, Editions Jouvence, Poches Jouvence.
Marshall B. Rosenberg, 1996. Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont les murs), initiation à la Communication non Violente, édition la Découverte, 320 p.
Thomas D’Ansembourg, 2014. Cessez d’être gentils, soyez vrais : être envers les autres en restant soi-même, Edition de l’Homme, 192 pages.